Le sujet du handicap est extrêmement vaste avec des handicaps visibles et d’autres pas. Selon l’AGEFIPH, près de 80% des handicaps ne sont pas immédiatement visibles. L’INSEE estime que seulement 2 à 3 % de la population utilise un fauteuil roulant. Le fauteuil roulant ou la canne blanche sont donc des réductions de la notion de handicap. Voire des clichés.
Le référentiel Qualiopi se réfère au handicap de manière directe (avec les indicateurs 1, 20 et 26) mais aussi de manière indirecte (indicateurs 6,9, 10,12, 17, 18et19) avec la notion d’«adaptation de la prestation aux publics bénéficiaires».
Travailler sur la question du handicap revient à anticiper la manière dont, en tant qu’OF, je vais pouvoir accueillir et prendre en compte « les différences » d’une PSH , tout en assurant confort et le rythme de tout un groupe. Démarche inclusive certes, qui doit maintenir ce délicat équilibre entre l’accueil de tous, PSH et non, et le rythme pour la PSH et les autres sur une session souvent très courte : 2 ou 3 jours.
Entrons dans le détail de Qualiopi au regard du Handicap
L’indicateur 1 indique que « Le prestataire diffuse une information accessible au public, détaillée et vérifiable sur les prestations proposées : prérequis, objectifs, durée, modalités et délais d’accès, tarifs, contacts, méthodes mobilisées et modalités d’évaluation, accessibilité aux personnes handicapées.» Jusque là tout va bien. Mais comment indiquer la restriction d’accès de la formation « lecture active » à une personne déficiente visuelle, sans être dans la discrimination ? Mon seul recours sera malheureusement d’orienter cette personne vers l’UNADEV ou des associations spécialisées dans son handicap visuel.
Ensuite, l’indicateur 20 impose que « Le prestataire dispose d’un personnel dédié à l’appui à la mobilité nationale et internationale, d’un référent handicap et d’un conseil de perfectionnement.» En effet, les référents handicap doivent avoir plusieurs missions:
- S’informer sur le handicap et sensibiliser (leurs équipes si équipe il y a !)
- Accompagner les personnes formées en situation de handicap (c’est un autre métier que le mien depuis 20 ans, mais je veux bien apprendre !)
- Le cas échéant, proposer des aménagements, des investissements si nécessaire (comment et avec quelle expertise ?)
Alors en tant que Consultant Formateur INDEPENDANT… je fais comment ? Et bien au mieux de mes maigres moyens, de mon empathie et de mon réseau ! Et si mon réseau veut bien partager ses bonnes pratiques, je suis preneuse !
Enfin, l’indicateur 26 précise que « Le prestataire mobilise les expertises, outils et réseaux nécessaires pour accueillir, accompagner/former ou orienter les publics en situation de handicap.» Le premier réseau est le RH de l’employeur de la PSH. C’est avec cette personne clé que je vais : appréhender la nature du handicap, son impact sur l’accès à la formation pour cette personne, afin de tenter de lui rendre accessible contenu et modalités pédagogiques. L’une des clés est évidemment le délai dans lequel cette information me parvient. Si je suis avertie la veille de la session, je vais rencontrer une difficulté majeure.
Même si la loi ne suffit pas à faire évoluer les mentalités, si la certification Qualiopi peut être perçue comme une opportunité pour mettre en place de nouvelles pratiques en matière de handicap dans le secteur de la formation professionnelle, elle met aussi les Mini OF comme moi dans une position très difficile. Voire intenable au titre du référentiel. Raison de ce papier.
Comme vous le dites si bien dans ce court article, la canne et le fauteuil sont des clichés. Car beaucoup de handicap ne sont pas écrits sur le front des gens. La sensibilisation est le meilleur moyen d’y prêter attention. Merci de l’avoir fait ici 🙂
Merci pour votre visite et votre commentaire. Il y au aussi la personne en situation de handicap qui n’a pas souhaité se signaler à la formatrice que je suis, et qui ensuite a gentiment et lâchement assassiné le dispositif auprès de sa RH. C’est moyen ! Bref un vrai sujet ! Bonne journée. Muriel