Se concentrer, traiter l’information, s’organiser et gagner du temps…

C’est la rentrée, et avec elle son lot de moments compliqués où le stress prend le pas sur le plaisir, la motivation, la concentration et dans certains cas la santé !

Le tout dans un contexte sanitaire bien particulier.

  • Vous avez du mal à vous projeter, à vous concentrer…
  • Vous souhaitez gagner en aisance lors d’oraux à fort enjeu, d’entretiens, de présentations
  • Vous souhaitez aider votre adolescent ou jeune adulte à se préparer, à prendre confiance en lui, à préparer sa présentation personnelle ou son argumentation

Gestion du stress, des émotions, concentration, argumentation, prise de parole, autant de sujets et thèmes pour lesquelles je vous accompagne dans une démarche résolument pratique, et intégrative avec des outils et approches tels que :

  • Profils de personnalité DiSC ou Process Com pour mieux se connaitre
  • Sketchnote et carte mentale pour mieux se concentrer, traiter l’information, mémoriser l’essentiel,
  • Training face caméra pour travailler élocution, posture et assertivité
  • Et les outils de la préparation mentale des sportifs de haut niveau !

Coach et préparateur mental, consultante formatrice en communication complexe, je suis à votre disposition.

Muriel Jouas

Illustration (c)Julien Heusser, 2021

Après une période trouble et compliquée pour bon nombre de travailleurs (devenus des télétravailleurs), le retour à une situation apaisée et au « monde d’avant » semble de plus en plus se profiler pour les prochaines semaines. Il est ainsi essentiel de tirer des enseignements de cette période passée afin d’accompagner de la meilleure des façons le retour des salariés au travail en présentiel. L’article de Focus RH (17 mai 2021) nous permet de mieux cerner l’avenir au travail souhaité par les salariés.

 Une envie de rupture…

Le télétravail forcé (ou travail à domicile contraint et confiné) lié au Covid 19 a marqué une rupture significative par rapport aux méthodes de travail traditionnelles. Les salariés envisageant des méthodes de travail différentes ont été confortés dans la possibilité de voir de nouvelles méthodes de travail possibles. Et ceux doutant de ces nouvelles méthodes ont pu les découvrir et parfois y prendre goût. Ainsi, 61% des salariés n’imaginent pas un retour au travail d’avant.

 … se traduisant par le besoin de plus de flexibilité

Ainsi en rupture avec le travail d’avant les salariés souhaitent voir une évolution de leurs conditions de travail. Grâce au télétravail ils ont découvert et veulent garder d’une part la flexibilité du temps de travail et d’autre part l’aménagement des rythmes de travail.

Ainsi, 92% des travailleurs jugent que la flexibilité du temps de travail est importante voire même essentielle. Et 93% des travailleurs voient le télétravail comme un moyen d’exprimer cette volonté de flexibilité et souhaitent voir cette pratique continuer. Ces volontés marquées par les salariés ont aussi un impact dans l’aménagement des bureaux. Ainsi 67% des travailleurs souhaiteraient que le retour du travail en présentiel se fasse dans un bureau fermé. Ceci marque alors un nouveau souhait qu’il sera important de prendre en compte.

Un changement qui ne se fait pas à 180°

Certes, la majorité des salariés souhaitent un changement durable dans la manière de travailler ; cependant ce changement ne va pas à contre-courant des méthodes précédemment utilisées. Il est plus dans une suite logique liée à l’évolution des méthodes de travail qu’il est important de connaitre et de correctement mettre en place. Ainsi, les salariés souhaitant télétravailler à temps plein ne représentent que 15% des travailleurs. De plus, seul un tiers des salariés souhaitent télétravailler régulièrement plusieurs jours par semaine. En réalité, les travailleurs ont peur d’un isolement, déjà fortement marqué par les différents confinements, et d’un possible affaiblissement de leur vie sociale passant forcement par le travail. Ils sont ainsi 69% à craindre de se sentir isolés.

Comment répondre au mieux à ces attentes selon notre analyse ?

Managers, il est ainsi important de vous demander si vous partagez ces souhaits et si vous comptez les mettre en place. Le retour au travail en présentiel est une source de stress pour un certain nombre de salariés et il est important d’envisager un avenir au travail qui se veut en adéquation avec les volontés de vos équipes et permettant une rentabilité similaire pour votre entreprise. Il est alors important pour vous de vous poser des questions (qui semblent basiques) mais traduisant de votre envie de parvenir à un avenir en accord avec celui envisager par vos salariés. Ainsi êtes-vous prêt à garantir une flexibilité au niveau des jours de travail et des horaires de travail avec vos salariés ? Êtes-vous prêt à garantir la possibilité de télétravailler dans le futur à vos employés le souhaitant ? Êtes-vous prêt à réaménager vos locaux dans l’objectif que vos salariés se sentent à la fois bien au travail mais aient surtout envie d’y aller en présentiel ?

N’hésitez pas à nous contacter pour réfléchir ensemble à ces sujets.

Julien Heusser

 

Source : https://www.focusrh.com/logiciels-rh/erpsirh/demain-le-travail-sera-flexible-et-collaboratif-33846.html

 

 

  • Muriel, je vous sollicite pour une formation sur les fondamentaux du management… mes jeunes managers ne savent pas manager, peuvent améliorer leur posture… vous auriez une formation sur ce thème ?
  • Muriel, on aimerait déployer un programme sur la courtoisie dans notre institution ? Les gens ne s’entendent pas et vraiment ça devient pénible… vous pourriez nous accompagner ?
  • Muriel, on est en pleine conduite du changement, l’ambiance est abominable, vous pourriez faire quelque chose…

Alors oui, je peux faire quelque chose. Et la première chose que je fais, c’est réfléchir aux points communs entre ces 3 demandes. Alors pour cela, je liste les verbatims de mes 3 interlocuteurs :

  • Les collègues ne se disent pas bonjour… ils s’évitent le matin et à la machine à café
  • Pendant les réunions, la moitié des participants est sur son ordinateur, et ils ne prennent pas des notes… ils travaillent en fait ! D’ailleurs, le boss fait la même chose !
  • Quand le boss arrive le matin, il ne dit pas bonjour
  • Il ne propose pas une mission, il l’impose… et puis jamais il ne dit bravo, ou merci… !
  • C’est normal que le travail soit bien fait, on ne va quand même pas s’extasier parce que les collaborateurs font leur travail… ils sont payés pour ça, non ?

Et j’en passe. Alors voilà ce que je partage avec vous aujourd’hui. Les fondamentaux du management, ce sont peut-être des référentiels techniques, des théories, des modalités de définition des objectifs, vous savez le SMART… parfait.

Mais les fondamentaux du management ne seraient-ils pas aussi les fondements ou basiques de la qualité relationnelle ??? Ouh, le vilain pavé dans la petite marre ! Des basiques, je vais vous en proposer 4 !

Basique 1 : Bonjour. Pas la peine d’en faire plus, saluer, dire bonjour, avec un vrai regard, un geste. Selon les usages de la structure ou les préférences personnelles : geste de la main, poignée de main, bises peu importe. C’est le premier signe de reconnaissance adressé à l’ « autre ». Celui qui n’est pas moi, et avec qui je vais passer un moment ou la journée.

Basique 2 : S’il te plait. Bien sûr si je suis votre manager, je vais vous demander de faire quelque chose. Mais en quoi le s’il te plait pourrait nuire à la qualité du travail, à sa livraison, à ma posture de manager… C’est une ouverture de la discussion et non une marque de faiblesse. C’est aussi un signe de reconnaissance que l’autre peut être occupé. On va négocier alors le moment et les modalités d’exécution, ou la priorisation des taches.

Basique 3 : Merci. Bien sûr il est normal que chacun fasse sa part, mais dire merci c’est reconnaître cette part. C’est lui donner de l’existence, de l’utilité. Si je ne dis pas merci, ai-je vu le travail, l’engagement de mon collaborateur ? En tout cas, lui peut penser le contraire.

Basique 4 : Bravo. Voilà le dernier fondement ? Naturellement, chacun est sensé bien faire son travail. Il est payé dans ce but. Mais reconnaître la qualité du travail, focaliser sur les efforts, sur la réussite, c’est montrer à l’autre qu’on a vu, reconnu et apprécié ce travail. C’est lui donner envie de faire mieux, et lui donner l’information qu’il a bien fait.

Donc ma vision des fondamentaux du management vous l’aurez compris, ce sont en fait des basiques ou fondements de la qualité relationnelle. Il est d’ailleurs étonnant que les personnes qui formulent les demandes ci-dessus, sont ceux-là même qui ne répondent pas aux mails quand on a fait une proposition… ne disent pas merci quand on fait un geste commercial… mais ceci n’a sans doute rien à voir.

 

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Face à une telle barbarie et à ce week-end de sidération, nous nous posons tous la question, nous consultants en efficacité professionnelle, que dire, que faire, quelle posture avoir ? Quels conseils donner ? Devons-nous contacter de façon pro-active nos clients pour leur proposer un accompagnement au risque de passer pour charognards (moi au moins je me pose la question !!!)… ou laisser le temps faire son œuvre au risque de passer pour incompétent ? A force de tourner en rond je me suis dit que le bien-être au travail était comme un vaccin : un engagement individuel pour un bénéfice collectif !

Puis je suis allée plus loin… et je me suis dit en promenant mon chien ce matin avant le travail… et pourquoi réfléchir au bien-être au travail ? Pourquoi limiter au travail ? Alors le résultat ce sont ces quelques lignes pour (re)conquérir son bien-être… point !

Me dire bonjour le matin… au lieu de foncer hors du lit et de calculer le temps du maquillage, le temps du RER. Commencer par me dire bonjour et me souhaiter vraiment une belle journée. Prendre contact avec mon corps et mes sensations. M’accorder… une minute pour moi…

Gouter mon café, même si je le prends debout dans la salle de bain, une brosse à cheveux dans la main… ou un rasoir pour les messieurs ! Me concentrer sur cette saveur chaude et parfois un peu acre. Ressentir vraiment le liquide sur ma langue et dans ma bouche… 1 minute pour moi…

Enfiler mes chaussures en prenant contact avec mes pieds. Me concentrer sur eux et leur accorder quelques secondes d’attention. Ils vont être les alliés toute cette journée. Quelques secondes pour les placer correctement et les encourager…

En sortant de chez moi, prêter attention à l’odeur de mon jardin ou à celle de ma rue pour les citadins… il a plu, ou pas ? Quelle est la température ? Se mettre en mode multi sensorialité… quelques secondes.

Si je me déplace en vélo… prendre mon trajet comme une opportunité de dévérouiller doucement mes jambes en me concentrant sur mes articulations, sur mon assise, mon dos, mes appuis sur le guidon… rester en contact avec moi-même. Quelques minutes…

J’entre dans le RER… il est en train de filer devant moi. Loupé, le RER ! Et oui… c’est normal… et si je prenais cette opportunité pour envoyer un sms à mon mari (femme), une amie, à un collègue… une personne à qui je ne demande pas autre chose que « comment vas-tu ? ou Bonne journée » Quelques secondes pour lui et moi…

Au travail, j’arrive : ils sont tous là ou presque. Déjà affairés… et si je remplaçais le rituel « salut ça va ?» par un vrai « bonjour, comment vas-tu aujourd’hui ? » avec un vrai regard appuyé qui dit « tu sais ta réponse m’intéresse et je l’écouterai… quelle qu’elle soit ! » Quelques secondes ou minutes…

Se mettre en mode « suspension » une fois par heure… la suspension, c’est juste s’arrêter une seconde et prendre contact avec soi : son état émotionnel, son état physique, les tensions inconscientes, et se dire : je détends ma mâchoire, je laisse tomber ma langue sur le palais du fond, je baisse les épaules, et je compte jusqu’à 5. Et je reprends ma tâche… Quelques secondes pour moi.

Terminer sa journée en saluant ceux qui sont là et en se faisant un feedback personnel et intime. Qu’est-ce que j’ai aimé aujourd’hui chez moi ? Non pas ce que j’ai fait de bien, mais ce que j’ai aimé intimement en moi aujourd’hui, qui me rend plus beau que ce matin. Me le dire… quelques secondes.

Quitter son travail, reprendre son vélo : le vivre comme un sas, et prendre conscience de ce qui se passe. Si on a un changement de vitesse, mettre le plus petit plateau et mouliner en souplesse. Souffler. Quelques secondes…

Rentrer chez soi et se réjouir… du chien qui vous saute dessus et file vos collants, rire de la blague idiote de votre fils, prendre quelques secondes pour écouter votre mari râler… et s’en amuser… Se dire que toutes ces secondes de vie sont autant de grain de sel qui donnent du gout ! Et participent à votre bien être !

Se coucher… 15 minutes plus tôt que d’habitude pour avoir le temps de se parler à soi, ou à l’autre… et faire une relaxation allongé… pour un sommeil bénéfique. Sentir les points d’impact de notre corps sur le lit. Des talons à la tête. Détendre ses mâchoires. Laisser tomber sa langue sur le palais du bas.

Oui le bien être est possible… il se construit à chaque seconde. Il est très égoiste… et en même temps, si je suis bien, je suis plus résistant aux contrariétés… le bénéfice est immédiatement pour mon entourage professionnel et personnel. Comme un vaccin, je vous dis ! Alors oui c’est possible d’être bien… malgré le 13 novembre.

Muriel Jouas

mail01

Le mèl, ce merveilleux outil de « communication » qui génère souvent la mé(l)communication. Il y a celui gentil qui dit « Ok » en faisant réponse à tous (RAT) et tous font « ok » de la même manière. Celui plus casse pied qui dit « désolé je ne suis pas dispo pour cette réunion, je suis en RTT » et qui fait Réponse à tous, incitant les Tous à faire pareil… Et puis un jour il y a celui de trop… toujours en réponse à tous, et là on « pète un câble… » puis on se ressaisit et…

Et, parce que nous avons tous vécu cela, voilà quelques enseignements sur le bon usage des mèls, que j’emprunte à Jean Pierre avec son autorisation (merci à toi !) et adapte à ce blog….

  1. Adopter un principe simple : « à problème individuel, traitement collectif par le RAT ». Cela permet à chacun de bien réagir, de tout savoir et de rester serein en toute circonstance…
  2. Pour les messages à caractère relationnel ou émotionnel, utilisez le mail : cela permet l’escalade ! avec un peu de chances vous vous aurez de  chouettes jeux psychologiques à décrypter en formation « gestion des conflits »
  3. Ne relisez pas vos mails avant de les envoyer : écrivez comme vous parlez. Votre spontanéité sera appréciée. On croira même vous entendre !!!
  4. Ne vous embarrassez pas avec la nétiquette et les formules de politesse : vous gagnerez du temps en évitant les « bonjour » et autre « bien cordialement » !
  5. Dans les situations propices à interprétation, inutile de vérifier les informations, vous êtes légitime en tant que manager, consultant… en tant qu’auteur du mèl.
  6. Ne vous embarrassez pas avec de l’humour : l’ironie est plus efficace.
  7. Ne verbalisez et n’assumez pas vos ressentis en utilisant le « je » : rien de tel qu’un bon blâme… une attaque ça va aussi !!!
  8. Evitez la bienveillance : il y a une « journée de la gentillesse » pour ça.
  9. Inutile de tenir compte de la personnalité de votre collaborateur : un mèl standard fera l’affaire
  10. Attaquez votre destinataire sur ses points faibles : vous prendrez l’ascendant. Par exemple : c’est une personne qui a des principes, des valeurs alors attaquez-la sur le manque d’intégrité ! Résultat garanti(*) !
  11. Evitez tous les outils dispensés dans les formations de management… vous êtes au-dessus de cela. C’est seulement bon pour les stagiaires !

Et vous quel est votre expérience des mèls ? Des enseignements à ajouter ?

(*) Ou stage Process Com remboursé !!!

l'oubli

Dans nos articles précédents, nous avons abordé les oublis « normaux  » ! Ceux de la vie quotidienne qui nous font rager mais qui n’ont pas de lien avec un potentiel problème de santé. Il y a bien évidement des cas plus graves dans lesquels notre cerveau est défaillant. Accordons un moment de pause à ces souffrances qui deviennent alors les nôtres.

A – Les amnésies neurologiques

A-1. La Maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer survient à un âge avancé et se caractérise par la dégénérescence de certains neurones du cerveau. Un des premiers signes d’alerte de la maladie sont les troubles de mémoire. C’est d’ailleurs ce qui rend difficile son diagnostique précoce puisque à cet âge plusieurs personnes commencent à avoir des petites pertes de mémoire (phénomène normal lié au vieillissement). Mais pour la personne atteinte d’Alzheimer, les différentes formes de mémoire vont s’effondrer en quelques années : d’abord la mémoire épisodique (des événements de notre vie), puis la mémoire à court terme, ensuite la mémoire du sens des mots, puis finalement la mémoire du savoir faire. Bref, c’est finalement tout le raisonnement, l’attention et le langage qui se trouvent perturbés. Avec des conséquences terribles pour l’entourage : la personne ne peut plus s’orienter, ne reconnait plus sa famille.

A – 2. Le syndrome de Korsakoff

Le syndrome de Korsakoff est causé par l’alcoolisme chronique (possiblement dû à une carence en vitamine B1). Les dommages cérébraux de ce syndrome amènent une amnésie antérograde (les souvenirs les plus anciens s’effacent) qui va en s’aggravant. Celle-ci peut aussi s’accompagner d’une amnésie rétrograde (les souvenirs les moins anciens disparaissant les premiers). Souvent totalement inconscient de son trouble, le malade répond aux questions en fabulant, avec une sorte d’euphorie qui conduit aussi à de fausses reconnaissances. Mais la caractéristique essentielle demeure un oubli à mesure, une amnésie antérograde avec conservation de la mémoire immédiate.

A – 3. Les ictus amnésiques

Les ictus amnésiques sont des amnésies brèves (quelques heures), aux causes mal connues, et qui apparaissent brutalement. Une fois sur deux l’ictus amnésique est d’origine émotionnelle et il est le plus impressionnant des troubles de mémoires.  Il s’installe brutalement et disparait entre 2 et 12 heures. Il ne laisse aucune séquelle ! Elle ne s’accompagne d’aucune lésion cérébrale définitive.

Pourtant, pendant la crise, la personne souffre d’une amnésie antérograde majeure, oubliant quasi instantanément tout ce qui vient de se passer. À cela s’ajoute souvent une amnésie rétrograde couvrant plusieurs décennies. Le principe d’un ictus est que tout ce qui est vu, entendu pendant les heures de l’événement est oublié dans les 2 minutes qui suivent. Il s’agit d’une amnésie antérograde et aucune information nouvelle ne peut être retenue ou rappelée.

La personne peut malgré tout poursuivre une activité complexe comme conduire ou une activité professionnelle. En bref, le contexte émotionnel de chacun lorsqu’il témoin d’un événement dramatique influence de manière fondamentale la capacité et la fiabilité mnésiques.

Si la moitié des ictus apparait après une surcharge émotionnelle, un quart de ces événement apparaît  dans un contexte neurovégétatif inhabituel : exposition à de grands froids ou grandes chaleurs, efforts physiques extrêmes, douleur aigue ou rapport sexuel !

L’ictus concerne principalement les femmes et se produit le plus souvent entre 50 et 80 ans. Il peut survenir une à deux fois (moins de 5% des cas) dans une vie. On observe souvent un profil d’anxiété, ou de perfectionnisme  ou de surmenage chez les femmes sujettes.

B – Les amnésies psychogènes

Les amnésies psychogènes sont caractérisées par une incapacité soudaine à se rappeler de son propre passé. Elles concernent en priorité la mémoire autobiographique, les souvenirs personnels, la mémoire épisodique et la partie culturelle (souvenirs collectifs) de la mémoire sémantique. Elles concernent des événements de vie à forte charge affective.

L’amnésie psychogène la plus courante est celle associée à l’expérience d’un événement violent, comme une agression ou des sévices sexuels.

Cette forme d’amnésie psychogène s’accompagne parfois de fugues survenant après une relation ayant entraîné un choc émotif. La police recueille souvent ces personnes qui ne se souviennent ni de leur nom ni de leur adresse.

Ces « fuyards » perdent leurs souvenirs biographiques, mais leur mémoire sémantique et procédurale est préservée. Leurs épisodes amnésiques peuvent ainsi durer de quelques heures à plusieurs jours, voire parfois des mois. Ces cas demeurent toutefois rares, même si les médias leur accordent souvent beaucoup d’importance.

Les troubles de personnalité multiple, dans lesquels deux ou plusieurs personnalités donnent l’impression de coexister dans le même corps, impliquent aussi une interruption de la mémoire. Chacune des personnalités ne semble pas avoir accès aux souvenirs qu’emmagasine l’autre.

Cette amnésie affecte donc prioritairement les souvenirs biographiques, laissant la mémoire sémantique et procédurale accessible à toutes les identités. On pense que ces troubles se développent comme des mécanismes de défense contre les abus ou les privations durant l’enfance.

Il existe trois sortes d’amnésies psychogènes identifiées par Fischer (1945) :

  • avec conscience de la perte : la personne pose des questions sur qui elle est.
  • avec modification de la personnalité, la personne étant persuadée d’être quelqu’un d’autre.
  • avec amnésie rétrograde isolée d’une portion de sa vie. : des pans entiers de la vie de la personne peuvent alors disparaître, temporairement ou définitivement.

Les amnésies psychogènes sont également appelées :

  • Conversions hystériques, par Freud et Pierre janet
  • Confusion mentale émotive, par Jean Delay
  • Amnésies transitoires affectives, par Jean Guyotat
  • Amnésies dissociatives, pour le DSM IV.

C – Les amnésies accidentelles

C – 1. Le black out alcoolique

Lors d’un « blackout » alcoolique suite à une consommation aiguë d’alcool, l’individu intoxiqué peut avoir une conversation ou effectuer une tâche quelconque, mais une fois revenu à jeun, il n’a aucun souvenir de cet épisode. Contrairement à ce que l’on a déjà pensé, il ne s’agirait pas d’une défaillance de la récupération, mais bien de données perdues à cause d’un déficit de stockage. Des sédatifs comme les barbituriques et les benzodiazepines produisent également ce type d’amnésie.

 C – 2. L’accidentologie

Il existe aussi une amnésie du lobe frontal due à des dommages à cet endroit. Ces patients ne souffrent pas d’une amnésie globale, mais montrent un déficit de mémoire dans des tâches impliquant la planification temporelle d’une séquence d’événements. Ces personnes ont aussi des problèmes avec la source de connaissances nouvellement acquises et ont une méta-mémoire déficiente (incapacité de porter un jugement sur le contenu de leur mémoire).

D’autres types de dommages corticaux peuvent causer des amnésies parfois très spécifiques. Ainsi, il est possible de perdre la connaissance de la couleur si la région corticale où elle est perçue est endommagée. Et comme la mémoire des couleurs est reconstruite au même endroit, elle disparaît aussi.

Une lésion spécifique aux amygdales peut empêcher le processus de la mémoire des traumas. Celle-ci survient chez les gens normaux quand un événement particulièrement stressant rend certains détails d’une scène pratiquement inoubliables.

D’autres lésions corticales localisées peuvent nous rendre inaccessibles certains éléments de notre mémoire sémantique, donnant lieu à toute sorte d’aphasies particulières.

C – 3. Insuffisance vasculaire

Enfin, certaines amnésies globales dites transitoires peuvent se déclencher subitement et nous faire perdre complètement la mémoire pendant plusieurs heures. Bien que paniquantes, ces amnésies sont brèves et surtout ne laissent pas de dommages au cerveau. Elles semblent être dues à une insuffisance vasculaire temporaire du tissu cérébral.

C – 4. Les Syndromes de Stress Post Traumatique

Le SSPT a été identifié d’abord au moment des retours de guerre en particulier guerre de Corée, Koweit, Irak, Vietnam chez des soldats américains.

Parmi les symptômes de ces SSPT des événements amnésiques importants. Les Américains ont procédé, pour démontrer ces points, à des expériences importantes visant à démontrer que sous stress majeur notre mémoire était faillible.

Expérience 01 : retour de la guerre du Golfe. Les médecins interrogent plus de 150 militaires et leur demandent s’ils ont assisté à la mort d’un camarade pendant leur présence sur le terrain. 6 ans plus tard, à ces mêmes militaires, ils reposent les mêmes questions et notent alors 15% de discordance dans les réponses. Les discordances allant dans les deux sens : augmentation du nombre de décès ou déni.

Expérience 02 : la même équipe de médecins teste 500 militaires en stage de survie dans une « école » simulant les conditions de camps de prisonniers et ce en vue de tester la capacité de résistance des conditions dures d’emprisonnement. Ils vivaient la privation de sommeil, de nourriture, et de boisson et faisaient l’objet d’un interrogatoire « intensif ». 24 heures après leur « libération » il leur est demandé d’identifier les soldats qui les avaient interrogés et ce, selon 3 procédures disctinctes :

  • les reconnaître parmi 15 personnes alignées simultanément
  • les reconnaître parmi une série de photos disposées simultanément
  • les reconnaître selon des photos passées une par une.

Les résultats sont édifiants : le taux de reconnaissance est de 30% dans le premier cas, 34 dans le second et 49 dans le 3ème. Deux éléments s’ajoutent à ces résultats : certains soldats se sont même trompés sur le genre de leurs « interrogateurs » et ceux qui ont subi des menaces physiques ont eu des performances pires que les autres.

Voilà quelques situations à la fois dramatique et inquiétantes. Mais curieusement ce ne sont pas les seules trahisons de la mémoire. En effet, si notre cerveau « efface » des souvenirs il lui arrive aussi d’en ajouter ou de les modifier ! Au risque de nous faire passer pour un affabulateur, de nous mettre dans des situations complexes… en toute bonne foi ! A lire das notre prochain article !!!

Références : http://lecerveau.mcgill.ca

Varsovie (139)

Dans la continuité de notre réflexion sur la mémoire… les raisons de nos oublis ! Ceux de notre quotidien qui nous pourrissent la vie et nous inquiètent ! Comprenons pourquoi nous oublions et comment. Et rassurons-nous !

Références : http://lecerveau.mcgill.ca

A tout âge, on oublie. Mais la perception de cet oubli n’est pas la même en fonction des âges.  Nous sommes indulgents et amusés lorsque nous oublions un RDV ou nos clés à 15 ans, et inquiets pour le même événement à 60 ans !!! Les enfants pensent avoir une mémoire infaillible jusqu’à 7 ans moment de la vie ou ils découvrent ses failles ! Les seniors évoquent plus difficilement les souvenirs personnels, et le passage du temps enlève les détails.  La population vieillit et avec elle le nombre de personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer, qualifiées de démences, avec tout l’impact de ce terme sur la personne et son entourage.

En fait avec l’âge, ce sont surtout les qualités attentionnelles et le traitement de l’information qui font défaut et empêchent un encodage maximum des informations.

Quelques raisons à l’oubli des seniors :

  • Une attention parasitée par les interférences et un besoin de concentration supérieur du fait d’une vue ou d’une audition qui baissent par exemple.
  • La perte de la source : ils se souviennent avoir dit mais plus à qui, ni quand ou ils se souviennent avoir lu sans savoir où ni quand. L’encodage est partiel.
  • La mémoire prospective est moins efficace.
  • Une autodévaluation systématique et anxiogène se met en place, devenant elle même un parasite à la mémoire avec un principe d’auto conviction que la mémoire est défaillante et le besoin de le prouver ! L’autodévaluation par rapport à soi-même dans le passé et aux autres qui ont le même âge !

Regardons de plus près toutes les raisons à nos oublis au quotidien.

La théorie du déclin

La mémoire se dégrade et se fragmente au cours du temps comme tous les processus biologiques. L’oubli serait dû au manque d’exercice et à l’absence ou à la rareté des rappels.

Cela se confirme dans la manière dont, statistiquement, on oublie les mots du langage. Les noms propres, moins souvent répétés, disparaissent d’abord, puis les substantifs, puis les adjectifs (plus fréquents, car ils peuvent caractériser plusieurs substantifs), puis les verbes, enfin les exclamations et les interjections.

Non seulement, le temps efface progressivement les informations, mais surtout la plus grosse partie des données est rapidement oubliée… sauf à procéder à un exercice de répétitions multiples. Ebbinghaus a démontré de 70% des informations s’estompent dans les 9 premières heures ! Donald Hebb (psychologue) a également démontré que toute nouvelle exposition à une information renforce sa consolidation. Encore une fois la clé de la mémorisation consciente est  la répétition !

La théorie de l’interférence

Il y aurait oubli d’une donnée parce qu’une autre empêche sa récupération.

Dans l’interférence rétroactive, les nouveautés tendent à effacer les souvenirs plus anciens. Et inversement dans l’interférence proactive se sont les souvenirs plus anciens qui empêchent une bonne mémorisation des faits nouveaux. Exemple : votre manager vous dit quelque chose à 12h30 à la caféteria… et à 12h40, un autre manager, vous donne une autre information. La seconde devient une interférence rétroactive sur la première.

Les interférences rétroactives et proactives permettraient une mise à jour des connaissances du monde : les informations nouvelles prennent le pas sur certaines informations anciennes (rétroaction) sans pour autant toutes les effacer (proaction).

La théorie de l’oubli motivé

Il y aurait des mécanismes inconscients qui nous font oublier des faits déplaisants ou angoissants. Les psychanalystes montrent en effet que l’oubli est souvent associé à des événements ayant une connotation désagréable ou porteurs de stress.

Freud postule un processus sélectif par lequel le sujet rejette ou maintient dans l’inconscient certains souvenirs liés à des traumatismes passés dont l’évocation serait insupportable pour lui. La psychanalyse s’appuie sur l’idée que ces souvenirs refoulés n’ont pas été oubliés et qu’on peut les faire revenir à la conscience du sujet.

La théorie de l’entrave

L’oubli est une perturbation de la récupération et non du stockage de l’information. L’inaccessibilité momentanée d’une information surviendrait en raison d’un encodage insuffisant, d’un manque de relation avec les acquis sémantiques ou d’indices de récupération inappropriés.

Mais l’information stockée existe toujours quelque part dans la mémoire puisqu’à un autre moment, on peut tout à coup y avoir accès.

Cette entrave peut être causée en particulier par un facteur stress. En effet, le stress modifie profondément le fonctionnement neurophysiologique par l’activation de 4 axes biologiques :

  • un axe hormonal catecolaminergique
  • un axe hormonal corticotrope
  • le système des peptides opiacés
  • le système immunitaire.

Ces axes biologiques mobilisent les défenses de l’individu en libérant deux hormones : l’adrénaline et la noradrenaline qui favorisent l’adaptation en urgence de l’organisme.

En revanche, la répétition ou la durée des facteurs stressants ont des effets nocifs sur l’organisme par la libération cérébrale massive de glucocorticoides (dont le cortisol) et le glutamate (essentiel pour la mémoire). Globalement les capacités défensives et de mobilisation de l’individu sont au minimum atténuées sinon annihilées. L’accès aux informations est alors plus difficile ou impossible.

La théorie de la persistance négative

La persistance négative d’éléments douloureux qui empêche l’accès aux informations recherchées. Il s’agit par exemple de moment de forte charge émotionnelle, ou stress majeur. Cette persistance négative empeche d’une part l’accès aux informations stockées par le passé et également le stockage d’informations nouvelles.

Le principe de distraction

La distraction et le manque d’attention au moment de l’encodage. Une information mal apprise sera plus vite oubliée. C’est à dire si nous avons manqué d’attention, procédé à indiçage partiel, ou si nous étions dans un contexte émotionnel ou matériel trop marqué.

Le principe de surabondance

La surabondance d’information qui noie alors les éléments recherchés ou à stocker. Cas fréquemment rencontré en entreprise avec le volume de mails et autres notes que nous espérons mémoriser en une seule lecture au milieu de dizaines d’autres !!!

La théorie de la routine

Nous ne savons pas si nous avons éteint la lumière ou fermé la porte à clef… et pourquoi sommes-nous alors incapable de nous souvenir de ce geste routinier et automatique ?

Parce que justement il est routinier et automatique, presque procédural, donc sans intérêt… de ce fait nous ne mettons aucune charge attentionnelle au moment de sa réalisation et donc aucune charge mentale en vue d’une mémorisation consciente !!!

Bref, nous avons toutes les bonnes raisons de ne pas nous en souvenir ! De la même manière lorsque nous rangeons tous les jours nos clefs au même endroit sans y faire attention… Le jour où sans faire attention nous les posons ailleurs nous aurons toutes les peines du monde à les retrouver.

Alors si vous voulez vous souvenir d’avoir éteint la lumière ou fermé le gaz, fixez votre regard quelques secondes sur le geste que vous êtes en train de faire, cela suffira… mais dites-vous qu’à ce moment là vous ne serez pas en train d’écouter votre mari qui vous dira de penser à prendre une bouteille pour les amis !!!

Voilà quelques éléments qui permettent de comprendre pourquoi nous oublions des informations de la vie quotidienne. Dans certains cas nous ne sommes pas en capacité de d’encoder correctement, pour stocker, et dans d’autres cas nous ne sommes pas en capacité de rappeler correctement. Ces oublis sont donc normaux !!!

05-Mali (34)L’histoire est la suivante : une femme participant à un raid en course à pieds, au cœur du Pays Dogon, centre du Mali, s’arrête une seconde pour photographier une école et des enfants en cours de gymnastique, puis reprend sa course.

Elle entend alors du bruit derrière elle, s’arrête de nouveau, se retourne et se trouve face à un homme malien. Fou de colère, il lui dit « on ne nous photographie pas, nous ne sommes pas des baobabs ! » et lui assène 3 gifles coup sur coup.

Un autre touriste s’interpose alors et dit à la coureuse de poursuivre sa route. Et ci- dessous, les événements qui suivent, révélateurs d’une culture incroyable de la gestion des conflits.

CALMER LES ESPRITS

Peu de temps après les trois gifles, l’étape sportive étant achevée, plusieurs personnalités se présentent au campement :

Un sage Dogon, un guide Dogon traducteur, 2 médiateurs, le jeune instituteur (auteur de la gifle), son directeur d’école, la jeune femme giflée, le directeur de la course. Tous prennent place dans le calme dans cet habitacle bas de plafond, le tribunal. Détail, mais aucun d’eux ne peut se tenir debout dans ce tribunal. En effet, celui qui se lève en colère risque de se taper la tête !

Le sage du village, vieil homme serein, commence les palabres ; C’est un échange grommelant entre le sage, les médiateurs, le guide Dogon qui dure plusieurs minutes. En fait il s’agit de « comment ça va ? » « Ça va et toi ? » « Et toi comment ça va ? » « Ca va bien et toi, ta famille, comment ça va… » Etc. Bref, les esprits sont calmés et on peut commencer à résoudre le différend. Indications données plus tard par le guide en vue de permettre le début des échanges plus sereinement.

PRESENTER LES EXCUSES

Le sage Dogon donne alors la parole à l’accusé, représenté ici, par le directeur de l’école et lui demande de restituer les faits tels qu’il les a vécus, où que son instituteur lui dit les avoir vécus.

Le directeur de l’école prend alors la parole et encense la France, les Français, le Président de la République, pendant plusieurs minutes avant d’en venir aux faits eux-mêmes.
« Cette jeune femme est arrivée au village, s’est arrêtée, a pris une photo et s’est enfuie en courant… ». Elle sursaute en entendant cette version et le guide Dogon lui fait savoir qu’elle aura son temps de parole ultérieurement. Effectivement, le sage s’adresse à elle et elle peut alors corriger. Elle ne s’est pas enfuie en courant mais participe à une course à pieds… donc elle est effectivement repartie en courant après avoir fait sa photo.

Le sage demande au Directeur de l’école s’il accepte cette version… ce qui est fait.

ACCEPTER LES EXCUSES ET LE SIGNIFIER

L’accord étant trouvé sur les faits, le sage propose que le directeur présente ses excuses. « geste inconcevable, inacceptable… » Autant de termes prononcés avant que le directeur dise réellement regretter personnellement ce geste. Le sage demande alors à la jeune femme si elle accepte les excuses, ce qu’elle fait naturellement.
Il se lève alors, retire le bonnet de laine qu’il avait sur la tête et le pose devant les pieds de la jeune femme. Interloquée, sur les conseils du guide, elle ramasse le bonnet et, pour signifier l’acceptation des excuses, en recoiffe le vieux sage… !

SE RECONCILIER

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Après les excuses vient le temps de la réconciliation. En effet, le tout n’est pas de dire pardon, mais de recommencer l’entente, les affaires, la relation… Voilà, la coureuse qui accepte de se réconcilier. Pour sceller cette réconciliation, voici les médiateurs qui offrent la noix de cola, bien précieux venu du Ghana, et que l’on partage et croque de concert… On peut alors échanger une poignée de main… et prendre une photo !

 

Finalement, un rite qui en dit long sur la capacité des Dogons à gérer et sortir des conflits, différents et autres situations de tension. Un bel exemple…

30La mémoire à long terme… illimitée et stable, une vraie mémoire d’éléphant !

Si notre mémoire à court terme est limitée et instable, il n’en n’est pas de meme pour la mémoire à long terme. Notre mémoire à long terme n’est pas un long fleuve tranquille… elle est une mer parfois agitée, avec des trésors par millions : nos souvenirs. Mais lesquels, à quoi nous servent-ils, comment sont-ils stockés ?

La fin de la chanson… ou faire du vélo !

Nous conservons la trace prolongée de sons ou d’images, ou de gestes, ce qui permet de reconnaître un début d’une chanson par exemple, avant de mettre un nom dessus. Il s’agit d’une mémoire des procédures répétées : comme faire du vélo, ou savoir nager, ou prendre chaque matin le même chemin. Cette mémoire aboutit progressivement à la maîtrise de savoir-faire et à l’amélioration de compétences voire de performances.

Ces procédures sont motrices (vélo ou natation), et également perceptives (lire un texte à l’envers dans le miroir) ou cognitives, touchant ainsi des habiletés langagières par exemple.

Le but de la mémoire procédurale est de faciliter l’accomplissement de taches du quotidien, allégeant ainsi la charge mentale pour notre cerveau.

La mémoire procédurale a trois caractéristiques :

  • les savoir-faire s’acquièrent lors de la répétition régulière des tâches,
  • leur maîtrise provoque une automatisation du processus que nous sommes parfois incapables d’expliquer par le langage,
  • les traces de ces apprentissages ne s’effacent pratiquement pas.

Nous développons, ainsi, des niveaux d’expertise personnelle dont l’efficacité est parfois perçue comme du registre d’une intuition géniale, d’autant plus qu’ils échappent à une introspection consciente; et ce même si l’apprentissage initial s’est effectué lors d’une expérience consciente et volontaire.

Nous allons encore faire une distinction au sein de cette mémoire procédurale : les savoirs faire à boucle fermée ou à boucle ouverte.

  • Les savoir faire à boucle fermée ne s’altèrent pas avec le temps : nager ou faire du vélo. Certes nous iront moins loin ou moins vite mais cela n’a rien à voir avec la mémoire.
  • Les savoir-faire à boucle ouverte comme jouer du piano. Les éléments constitutifs de la tache ne sont pas automatiques. L’absence de répétition fragilise l’exécution d’une partition.

Retenir les souvenirs : la mémoire épisodique

La mémoire épisodique concerne les souvenirs personnels :

  • les événements uniques (mariage, divorce, naissance, obtention du bac…)
  • les événements qui sont une spécificité temporelle, vécus à un moment précis repérable, (un événement vécu en pleine canicule de 2003 par exemple),
  • les événements qui sont une spécificité spatiale, vécus dans un lieu particulier, (lors d’un voyage),
  • les événements à forte charge émotionnelle.

Mais la mémoire épisodique distingue également les événements personnels (mariage, divorce, veuvage…) des événements collectifs comme le 11 septembre par exemple. Chacun se souvient d’où il était au moment où il a appris les événements. La mémoire épisodique est donc loco-horo-datée !

Retenir les connaissances : la mémoire sémantique

A la différence de la mémoire épisodique, la mémoire sémantique n’est pas horodatée. Elle est le seul résultat de la répétition. Elle est neutre et sans charge émotionnelle !

La mémoire sémantique est également appelée mémoire collective en référence aux éléments que je sais et que je partage avec ma communauté d’appartenance que ce soit le langage ou les connaissances encyclopédiques. Cependant, mémoire épisodique et mémoire sémantique sont reliées par la mémoire épisodique collective.

En effet, certains événements publics qui ont eu lieu avant notre naissance ont alors été appris et sont stockés en mémoire sémantique alors que d’autres ont été vécus (le 11 septembre) et intègrent alors pour une partie la mémoire sémantique (qui a commis les attentats, dans quels pays et pourquoi) et pour une autre partie notre mémoire épisodique avec ce que nous faisons et avec qui nous étions à ce moment là, ou en quoi cet événement majeur a changé notre vie.

Quid de la mémoire autobiographique ?

Pendant longtemps, mémoire épisodique et mémoire autobiographique étaient confondues, puisque la seconde est composée des épisodes vécus par chacun. Il est apparu ensuite que notre mémoire sémantique comportait des informations très personnelles mais sans caractère d’unicité ou de repérage spatio-temporel précis (critères de la mémoire épisodique).

L’équivalence stricte entre les deux a donc été abandonnée au profit de la définition de la mémoire épisodique comme étant le souvenir des événements personnels à caractéristiques émotionnelles ou spatio-temporelles bien précises en plus de l’unicité.

Laird Cermak indique ensuite que certains souvenirs sont tellement répétés qu’ils entrent alors dans la mémoire sémantique comme des données : ils sont souvent sans charge émotionnelle. Il s’agit de ce que je sais de moi, de lui, des autres, et du monde mais de manière détachée parce qu’on me l’a raconté des dizaines de fois.

Il existe deux mémoires sans effort : la mémoire incidente et les souvenirs flashs

Et oui, parfois nous retenons sans effort, et sans stratégie. Nous appelons cela la mémoire incidente… Regardons le film Slumdog Millionnaire… C’est la démonstration de la puissance de cette mémoire qui sait faire le tri, stocker et encoder, sans effort ni conscience, mais surtout qui sait ensuite rappeler l’information au bon moment ! La mémoire incidente est principalement active lors d’événement à forte charge émotionnelle ou des connaissances qui m’intéressent particulièrement.

Les souvenirs flashs : souvenir d’un épisode au cours duquel un individu a appris pour la première fois et souvent brutalement un événement très surprenant avec une forte émotion individuelle ou collective.

6 informations sont souvent rapportées au sujet des souvenirs flashs ou flashbulb memory :

  • le lieu où se trouvait l’individu au moment où il a appris l’événement,
  • l’activité interrompue,
  • l’identité de la personne annonçant la nouvelle,
  • les sentiments en cours,
  • les émotions exprimées par l’entourage,
  • les conséquences de cette annonce sur le quotidien et le monde…

Surprise, émotion et répétition (par le biais de reportages ou récits) sont les trois piliers des souvenirs flashs.

La trace mnésique des souvenirs flashs sera proportionnelle à l’impact émotionnel sur la personne. Nous aurons alors des souvenirs flashs sur des événements qui nous concernent (12 juillet 1998) et moins sur ceux qui nous sont plus loin (22 novembre 1990 et la démission de M. Tatcher).

Enfin, nous avons tous un pic de réminiscence qui correspond à la supériorité du rappel des événements vécus entre nos  âges de 10 à 30 ans. En effet ce sont souvent des événements uniques à forte charge émotionnelle stockés durablement et sans effort.

Voilà donc les souvenirs qui encombrent notre belle mémoire à long terme et en fait une mémoire d’éléphant. Mais parfois cette belle mémoire nous trahit, nous fait défaut et nous nous demandons pourquoi et comment nous avons pu oublier tel ou tel événement ou telle ou telle information. Il existe de nombreuses raisons… pour un prochain article !

poissonA court terme, nous avons tous une mémoire de poisson rouge !

Lequel d’entre nous se s’est pas accusé d’avoir une mémoire de « poisson rouge », ou de « toile cirée » ? Lequel d’entre nous n’a pas paniqué en ayant l’impression de ne plus rien retenir « alors que lorsqu’il était jeune… »Et patati et patata !!! Oui, notre mémoire nous fait défaut. Et c’est tant mieux. Pour nous rassurer, ces quelques données d’abord sur notre mémoire à court terme. Dans les chapitres suivants, nous aborderons la mémoire à long terme, les trahisons de la mémoire, les amnésies, les rappels… de quoi se rassurer sur le bon fonctionnement de notre belle machine : le cerveau !

Tout commence par les sens !

Notre environnement nous adresse en permanence des informations sensorielles regroupées sous le terme VAKOG : visuelles, auditives, kinesthésiques, olfactives et gustatives. Le processus de stockage-mémorisation de ces informations est très simple et très rapide.

Dans un premier temps, les informations sensorielles sont analysées par les aires du cerveau qui décodent par exemple que telle image d’une fleur rouge est une rose.

Sans travail et volonté de retenir avec une stratégie adaptée, le stockage est très limité : moins de 500 millisecondes pour la mémoire sensorielle visuelle, dite mémoire iconique, et moins de 5 secondes pour la mémoire sensorielle auditive, nommée mémoire échoïque. Vers l’age de 6 ans, les mémoires sensorielles des enfants atteignent une durée identique à celle des adultes. La mémoire à court terme a porté plusieurs noms comme la mémoire immédiate, la mémoire de travail, la mémoire primaire, ou élémentaire, ou temporaire !

La conservation définitive des informations en mémoire à long terme va nécessiter un travail de codage sémantique et d’organisation.

Une mémoire à court terme très limitée

Le Français Alfred Binet et l’Allemand Hermann Ebbinghaus ont tous les deux établi à la fin du XIXème siècle que l' »empan » mnésique de la mémoire à court terme en France était de 7 +/- 2 éléments. Nous définissons l’empan comme la quantité maximale d’éléments retenus en une seule présentation sensorielle ou cognitive.

Curieusement cet empan mnésique n’est pas le même dans tous les pays !!! Notamment l’empan mnésique auditif. En effet le temps de prononciation des mots par exemple joue un role déterminant dans la capacité de mémoriser à court terme. En Chine, l’empan mnésique est de 9 ! L’empan mnésique des Français et des Anglais est supérieur à ceux des Arabes, Espagnols, ou Italiens.

Nous nous servons tous les jours de notre MCT lorsque nous répétons à haute voix un nom et un prénom de quelqu’un qu’on nous présente, ou un numéro de téléphone que l’on va composer dans les secondes à venir.

Mais sans stratégie appropriée de mémorisation, il y a fort à parier que le lendemain ces prénoms, noms et numéros seront effacés… et c’est normal !

Une mémoire instable

La trace d’une information en mémoire à court terme est provisoire : soit elle sombrera dans l’oubli, soit elle sera transférée en mémoire à long terme par un autre processus.

Tous les psychologues sont d’accord pour dire que sans processus de répétition à voix haute, le stockage est limité à quelques 30 secondes ! « Oublions » donc de chercher à retenir ce qui nous est dit vite fait à la cafet’ ! Sans répéter, sans écrire … c’est peine perdue !!! Ca rassure, non ?

Il y a trois  raisons à cela. D’une part la trace mnésique n’est pas assez forte pour rester, d’autre part toutes les autres informations qui arrivent après chassent la première, et enfin toute opération cognitive de notre cerveau (discussion, lecture, calcul…) vidange les informations contenues dans la MCT.

A quoi nous sert alors cette « mémoire de poisson rouge » ?

Alan Baddeley et Graham Hitch ont défini plus précisément le rôle de la mémoire de travail.

La mémoire à court terme est souvent appelée mémoire de travail parce qu’elle permet d’effectuer des taches sans stockage durable de données par exemple effectuer un calcul mental sans avoir à retenir les nombres mais seulement le résultat.

Alan Baddeley  en a affiné ensuite, dans les années 2000, le fonctionnement.

Selon lui, la mémoire de travail (MDT) est composée de 3 sous systèmes + 1 :

  • La boucle phonologique pour le traitement des informations du langage ou auditive,
  • Le calepin visuospatial pour les informations visuelles,
  • L’administrateur central qui détermine si les données sensorielles méritent un traitement plus approfondi pour passer en mémoire à long terme (MLT).
  • Le buffer épisodique facilite les échanges avec la mémoire à long terme en établissant des liens entre une nouvelle information et une ancienne, déjà stockée en MLT. Par exemple retenir une suite de chiffres comme 1, 4, 0, 7, 1, 7, 8, 9 sera facile des que le buffer épisodique repère la date 14 07 1789 qui a du sens pour lui.

Nous avons donc tous une mémoire à court terme très instable, et limitée… et il est donc normal (et salvateur sans doute !) d’oublier des centaines d’informations par jour. Mais la question reste… pourquoi oublions-nous des choses importantes ou qui nous intéressaient par le passé ?