Médiation.
La médiation est un processus structuré, conduit par un médiateur professionnel.
Le médiateur intervient entre 2 ou plusieurs personnes qui ont perdu confiance les unes dans les autres, et vivent au quotidien une relation dégradée dans laquelle les émotions prennent le pas sur le rationnel.
Le processus permet à chacune des personnes de s’exprimer librement, dans un espace confidentiel afin de se soulager de cette part émotionnelle du conflit.
Processus structuré de résolution des conflits
La médiation est un processus structuré, conduit par un médiateur professionnel. Le Médiateur intervient entre 2 ou plusieurs personnes qui ont perdu confiance les unes dans les autres, et vivent au quotidien une relation dégradée dans laquelle les émotions prennent le pas sur le rationnel.
Le processus permet à chacune des personnes de s’exprimer librement, dans un espace confidentiel afin de se libérer de la part émotionnelle de la situation.
Avec l’aide du médiateur, elles pourront ensuite préparer la réunion dite « de médiation », lors de laquelle elles choisiront librement une issue commune à leur conflit.
Le processus se déroule en 4 temps :
- Recueil de la demande. Le médiateur procède à la qualification de la situation (tension, conflit larvé, conflit ouvert, situation de blocage…) auprès du demandeur. Dans cette étape, le médiateur identifie les personnes concernées par la médiation.
- Entretiens individuels de préparation de la médiation. Le médiateur reçoit chacune des personnes identifiées à l’étape précédente, lors d’un entretien individuel et confidentiel. Lors de cet entretien, la personne est accompagnée pour exprimer la partie émotionnelle du conflit, ses attentes par rapport à la médiation, ses attentes par rapport au médiateur, et par rapport à l’autre personne ou à la situation. Parfois, le médiateur identifie dans cette phase d’autres personnes concernées et/ou impactées par la situation. Il recommande alors la mise en place d’entretiens individuels complémentaires.
- Réunion de médiation entre les personnes. Cette réunion dure entre 1h30 et 2 heures et aboutit à une décision libre et éclairée des personnes. Une deuxième réunion est parfois possible.
- En option, un temps de consolidation ou révision du projet relationnel.
A l’issue de ce processus, les personnes ont librement décidé d’une solution en dehors de tout arbitrage hiérarchique, juridique ou contrainte contextuelle.
MAJ 06.12.2020
3 Issues et une libre décision
Une médiation professionnelle, conduite entre 2 personnes, les amène à une libre décision. Les deux personnes sont les seules décisionnaires de la suite qu’elles donnent à leur relation. Et il n’y a que 3 issues possibles !
La première est la reprise de la relation. Faisant le constat d’interprétations réciproques de la situation, de prêts d’intention, ou de sentiments de contrainte, à l’origine du conflit, chacune des deux personnes finalement décide que la confiance est toujours là, ou possible, et la relation peut reprendre.
La seconde option est un aménagement de la relation. La discussion est possible, la confiance a été altérée, et aujourd’hui les deux personnes passent un accord, décident ensemble de comment elles vont désormais communiquer, travailler… dans le même lien hiérarchique ou dans le cadre d’un aménagement de poste.
La dernière option est la séparation… consensuelle. Il s’agit de décider entre adultes de l’arrêt de la relation, sans dynamique de regrets ni comptabilité émotionnelle.
La médiation professionnelle n’est pas un processus de « bisounours » mais un processus structuré qui permet l’élaboration sereine d’une solution acceptable et acceptée par les deux parties.
MAJ 05.12.2020
Quand faire appel à un Médiateur ?
Si la Médiation Professionnelle est connue pour la résolution des conflits, elle l’est moins dans un contexte de Qualité de Vie au Travail ou de Prévention des Risques Psycho-Sociaux, ou de conduite du changement.
Or la dégradation de la qualité relationnelle, la perte de confiance, l’interruption de la communication entre les personnes sont autant de contextes propices à l’intervention d’un médiateur professionnel, sans même que le terme de conflit ne soit posé.
En clair, vous allez vivre une période de tension, conduire un changement, prendre un poste, vous séparer d’un collaborateur, quitter votre poste, piloter un projet sensible… Un médiateur professionnel peut vous accompagner pour maintenir la qualité relationnelle au sein de votre équipe.
Il peut intervenir selon deux postures distinctes :
- à vos côtés mais en coulisses, comme une aide à la réflexion pour préserver la qualité relationnelle et une atmosphère sereine,
- ou lors de vos réunions de projet avec votre équipe pour faciliter la libération de la parole et l’expression des besoins.
MAJ 06.12.2020
Une posture « INIC »
Le médiateur est un professionnel, formé et supervisé, qui conduit le processus de médiation. Il garantit les personnes de sa posture « INIC »
- Indépendant: il ne réfère à aucune autorité dans ou hors de la structure des personnes
- Neutre: il ne se positionne pas par rapport à la solution retenue par les personnes. Il ne donne pas de conseil…
- Impartial: il ne prend pas partie pour l’un ou l’autre. Et ce même si la médiation professionnelle est le résultat de la demande de l’une des deux personnes.
- Confidentialité: il est protégé dans son exercice de médiateur par le secret professionnel à toutes les phases de son intervention. Entretiens amont, réunion de médiation.
Un médiateur se distingue par sa posture des juges, consultants, arbitres, conciliateurs… Il reste cependant un pédagogue de la qualité relationnelle.
MAJ 11.11.2020
Code d’éthique et de déontologie
Le Code D’Ethique et de Déontologie du Médiateur Professionnel présente notamment les devoirs que les médiateurs professionnels sont convenus de respecter envers leurs clients, le public, l’environnement et les autres professionnels, acteurs de la médiation et professions connexes exerçant dans la prévention et le règlement des différends. Il constitue un fondement de la qualité de leurs prestations et un cadre de référence en matière d’Ethique et de Déontologie.
Ci-dessous, des extraits du Codeome. La version intégrale est remise à chaque intervention au client et aux participants.
Médiateur professionnel
Le médiateur professionnel est un expert dont le seul parti pris est celui de la médiation professionnelle. Il est indépendant, impartial, neutre et garant d’un processus confidentiel.
Le médiateur professionnel intervient, notamment dans le cadre des différends relevant traditionnellement du « droit civil », et autres champs impliquant les personnes et les organisations, avec l’assentiment des parties, en pacificateur relationnel et autant que faire se peut pour le transfert de savoir-être et de savoir-faire.
Dans les différends, le médiateur professionnel s’assure du libre consentement des parties et de leur capacité à prendre des décisions.
L’action du médiateur professionnel contribue à établir, rétablir et promouvoir la qualité relationnelle entre des personnes.
Elle consiste notamment dans :
• une animation d’un échange qui semble devenu délicat, difficile, voire inimaginable entre des parties ;
• une pacification et une régulation des échanges ;
• une contribution créative aux hypothèses de solution énoncées par les parties ;
• des apports pédagogiques pour permettre aux parties de gagner en autonomie et en responsabilité ;
• le cas échéant, des propositions aux parties de s’informer plus avant sur des aspects techniques ou juridiques relatifs à l’affaire exposée.
Le médiateur professionnel, lorsqu’il agit, est seulement médiateur professionnel. S’il peut apporter son concours en termes de contributions créatives (propositions, soumissions d’idées, apport de solution(s) possibles…), il ne doit, ni ne peut, quand bien même il serait par son statut professionnel en mesure de, voire supposé, le faire, donner de conseil, et, ce faisant, se substituer à un spécialiste de toute profession.
Médiation professionnelle
La médiation professionnelle est une discipline de la qualité relationnelle et d’aide à la décision. Elle est un processus d’accompagnement non-autoritaire visant la responsabilisation et l’autonomie des personnes, qu’il s’agisse ou non d’une situation de nature conflictuelle, dans le cadre ou en dehors d’une action judiciaire.
Un entretien de médiation peut à lui seul suffire pour permettre à une personne de se positionner de manière à ce qu’elle puisse prendre une décision la plus satisfaisante possible pour conduire à bien un projet impliquant ou non d’autres personnes.
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Le médiateur professionnel ne peut conduire une médiation où il rencontrerait un conflit d’intérêt ; notamment en étant un familier, un conseil de l’une des parties ou si un de ses associés, dans le cadre de l’exercice d’une autre activité, réglementée ou non, aurait eu à représenter l’une des parties ou à agir contre l’une d’elles.
(…)
Rémunération du médiateur
Le médiateur est libre de ses tarifications.
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S’il agit dans le cadre d’un contrat passé avec une organisation qui prend à sa charge les coûts de la médiation, le médiateur doit l’indiquer à l’autre partie, sans laisser supposer qu’il s’agit d’une prestation gratuite.
Résultat d’intervention
Le résultat d’une intervention du médiateur peut consister dans un constat de blocage, d’un progrès ou de la résolution de tout ou partie d’un différend.
L’implication, l’autodétermination, le libre-arbitre, la volonté de ses clients, qu’il s’agisse d’une intervention en situation conflictuelle ou pédagogique, étant des éléments déterminants dans le résultat de ses interventions, le médiateur, agissant dans le respect du présent code, ne saurait être tenu à une obligation de résultat.
Devenir de l’accord de médiation et clause de médiation
A l’issue de la médiation, le médiateur note éventuellement à la demande des parties les accords intervenus, le cas échéant les points d’accord sur les désaccords. Cet écrit est rédigé sur papier libre et ne constitue qu’une aide pour l’élaboration d’un accord de médiation écrit.
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Le médiateur informe les parties qu’elles peuvent avoir intérêt à anticiper d’éventuelles difficultés dans l’application de l’accord, notamment dans les cas de changement de situation ou de localisation.
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Devoir d’information
Envers les prescripteurs : Le médiateur peut organiser des interventions d’information relatives à la médiation et notamment sur la nécessité d’insérer des clauses de médiation dans les contrats.
Il peut également organiser, au titre de la formation continue, des actions pédagogiques dont l’objectif est de favoriser une meilleure connaissance du processus et des pratiques de la médiation. Les relations économiques liées à ses interventions doivent être claires sur son impartialité et sa neutralité lors des actions de médiation qu’il pourra ensuite conduire.
Envers les parties : Le médiateur a un devoir d’information auprès des parties relatif à la médiation qui conditionne la qualité du processus. Avant le début de la médiation, le médiateur doit s’assurer que les parties ont bien compris le processus et qu’elles y adhèrent.
Un médiateur se renseigne sur ce qui a déterminé le choix ou la venue des parties en médiation ; Il s’assure auprès des parties qu’elles sont bien d’accord sur le fait qu’elles sont les seules concernées par le différend ; si ça n’est pas le cas, il demande aux parties d’inviter les autres intéressées et, en cas de refus de ces dernières, il peut aider les parties présentes à trouver un accord entre elles en tenant compte du tiers absent ; Il s’assure que les personnes présentes ont pleins pouvoirs de décision quant au choix de la solution au différend; Il rappelle l’objectif de la médiation – qui est de trouver un accord le plus satisfaisant possible pour les parties;
• Il clarifie les règles de fonctionnement, qui conditionnent les modalités pratiques de la médiation : lieu, calendrier prévisionnel en concertation avec les parties, modalités financières (répartition ou non);
• Il fait émerger les règles de communication – qui s’appliquent aux attitudes et comportements des parties au cours du processus ;
• Il indique le rôle du médiateur dans la régulation de la communication et la conduite du processus;
• Il définit également son rôle dans le cadre d’un accompagnement pédagogique et créatif;
• Il énonce le principe de confidentialité de toute proposition d’arrangement et des documents internes à la médiation et la distinction entre « confidence » et « confidentialité »
(…)
Devoir d’indépendance
Le médiateur est indépendant de toute autorité, qu’elle soit étatique, culturelle, économique, idéologique, cultuelle, judiciaire ;
Un médiateur, soucieux de son indépendance culturelle, ne recherche pas l’aval des pouvoirs publics, lesquels peuvent être impliqués dans des conflits – ou considérés comme tels.
Le médiateur ne saurait recevoir de directive de qui que ce soit.
Devoir d’impartialité
Accueil de plusieurs parties. Le médiateur est attentif aux phénomènes naturels de sympathie qui peuvent se créer dans les interactions humaines et à ne pas faire intervenir ses propres valeurs, ses croyances, ses connaissances, ses certitudes ou ses expériences dans les échanges avec les parties.
Le cas échéant, il doit demander l’assistance d’un autre médiateur, voire demander à ce qu’un de ses confrères se substitue à lui.
(…)
Devoir de neutralité
La neutralité s’entend quant à la solution qui est adoptée par les parties, qu’il s’agisse d’une solution temporaire ou déclarée comme définitive. Le médiateur n’influence pas les parties pour leur faire adopter une solution, quand bien même cette solution serait celle qui pourrait lui paraître la plus raisonnable ou la plus équitable.
(…)
Adhésion au processus et libre consentement
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Le médiateur met en œuvre ses qualités pacificatrices pour permettre aux parties de réfléchir à leurs éventuels positionnements stratégiques.
Le médiateur fait signer un accord d’adhésion au processus de médiation, lequel est confidentiel, ne devant en aucune manière être considéré comme un contrat dont l’objectif serait d’aboutir à un résultat d’accord amiable.
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Suspension et interruption de la médiation
Chaque partie peut interrompre librement sa participation à la médiation, sans avoir à justifier sa motivation.
(…)
Confidentialité et confidence
Le médiateur est tenu à la plus stricte confidentialité.
Le médiateur est tenu au secret professionnel, notamment concernant :
• les documents qui peuvent lui être présentés et dont il ne conservera en archive ni original ni copie sous quelle forme que ce soit ; il les restitue sur simple demande et au plus tard à la clôture de l’affaire en cours ;
• les propos qui peuvent être tenus dans le cadre d’entretien préalable à une médiation ou au cours d’un processus de médiation ;
• le nom des personnes ayant eu recours à ses services, associé à la nature du différend.
Le médiateur informe les parties qu’il n’a pas le rôle d’un confesseur et que la confidentialité s’entend au sein du processus, dans le cadre strict de la médiation, vis-à-vis de tout interlocuteur extérieur, non vis-à-vis des parties impliquées dans la médiation.
( …)
Le médiateur ne peut pas apporter son témoignage, face à une autorité quelle qu’elle soit, sur le déroulement ou le contenu de la médiation, des entretiens individuels et des négociations qu’il a accompagnés, sauf accord explicite de chacune des parties.
(…)
Si le médiateur est amené à écouter des propos dont la réalité pourrait constituer une menace pour la vie ou l’intégrité d’autrui, notamment concernant des enfants ou des personnes en position de faiblesse, il en informe le Comité de Supervision de la Médiation, avec lequel, en toute urgence et prudence, avant toute autre disposition, il convient d’un entretien avec les intéressés.
(…)
Maj 06.12.2020