Co-développement .
Améliorez vos pratiques professionnelles et vivez l’appartenance à une communauté par la participation à un groupe de co-développement.
Venez apprendre à animer un groupe de co-développement et faites émerger l’intelligence collective dans votre structure.
Une approche de formation
Le co-développement est une approche de formation qui s’appuie sur l’intelligence collective afin de faire émerger des solutions dans des situations vécues en temps réel par les participants. Il est nécessaire de se former pour pouvoir animer un groupe.
La définition d’Adrien Payette et Claude Champagne : « Le groupe de co-développement professionnel est une approche de développement pour des personnes qui croient pouvoir apprendre les unes des autres afin d’améliorer leur pratique. La réflexion effectuée, individuellement et en groupe, est favorisée par un exercice structuré de consultation qui porte sur des problématiques vécues actuellement par les participants…»
Le groupe de co-développement est une approche de formation qui mise sur le groupe et sur les interactions des participants pour atteindre l’objectif fondamental : améliorer sa pratique professionnelle. Le groupe constitue une communauté d’apprentissage qui partage les mêmes buts et s’entend sur la méthode.
Développement : apprentissage, perfectionnement, recherche d’une meilleure maîtrise ou d’une amélioration de compétences.
Co : Dimension sociale de la démarche.
LES OBJECTIFS D’UN CO – DEVELOPPEMENT
Le co-développement permet d’atteindre plusieurs objectifs :
- Être plus efficace en formalisant sa pratique avec des pairs,
- Résoudre des problématiques relationnelles, comportementales ou inter relationnelles,
- Avancer sur un projet
- Créer un groupe d’appartenance dans lequel faciliter les échanges de pratiques,
Préoccupation et projet sont au cœur d’un groupe de « co-dev ». Mais chacun de ces angles est vu d’abord sous l’aspect relationnel et systémique.
LES PRESUPPOSES
Le co-développement suppose d’adhérer à quelques présupposés tels que :
- A plusieurs, nous sommes plus intelligents !
- Échanger avec d’autres sur ses expériences permet des apprentissages impossibles autrement
- et ce, même si nous ne faisons pas le même métier,
- et ce, même si (voire et surtout !) nous n’avons pas le même passif professionnel,
- Toute situation travaillée et analysée en « co-dev » est unique,
- et pour autant des pistes repérées dans une situation sont souvent transposables dans une autre…
- La réalité du « client » est le point de départ de la démarche,
- Une seule personne pourra modifier la réalité… le « client » lui-même !
- La subjectivité de l’acteur est aussi importante que l’objectivité de la situation.
- Le praticien en action est une personne unique dans une situation unique.
- Chaque personne est l’experte de sa propre situation.
- La pratique a des savoirs que la science ne produit pas : ils seront d’autant mieux utilisés qu’ils seront modélisés et perfectionnés.
Un groupe de « co-dev » travaille sur la situation précise d’un « client », membre du groupe, choisi par le groupe lors de la séance. Le client en est l’acteur principal et c’est de ce point de vue que la situation est analysée.
CONDITIONS DE SUCCES
Parmi les conditions de succès de la mise en place et du pilotage d’un groupe de « co-dev » :
- Pas de hiérarchique verticale directe dans le même groupe.
- Pas de participants en conflit ouvert ou larvé.
- Des sujets professionnels
- Des sujets non techniques même si certains aspects techniques sont abordés, ils le seront sous l’angle des relations.
- Volontariat des participants.
- Un cadre garanti par un animateur formé au dispositif et à la posture.
Il convient de bien distinguer dans un groupe de « co-dev », l’intimité de la vie privée qui n’y a pas sa place, de la dimension personnelle de la vie professionnelle, qui elle, y a toute sa place.
Maj du 06.12.2020
Un processus structuré
Par sa structure, le co-développement offre la protection des participants et facilite l’émergence de l’intelligence collective.
QUI ORGANISE UN GROUPE ?
L’organisateur est responsable de la mise sur pied du groupe.
Prescripteur en interne :
- il recense et invite les participants,
- s’assure de leur complémentarité : absence de conflit ouvert ou larvé,
- vérifie l’absence de lien hiérarchique vertical direct,
- fait la promotion du dispositif,
- garantit la confidentialité du contenu.
Il ne participe pas au groupe mais l’installe. En interne, il peut être RF, RH, ou tout manager qui veut faciliter le travail transversal.
LES TROIS ROLES CLES D’UN GROUPE
Un groupe de co-dev comprend trois rôles distincts :
- L’Animateur. Formé au dispositif, l’animateur est garant du cadre, de la mise sur pied des différentes séances appelées « consultations ». Sauf situation ponctuelle, il ne participe pas à la consultation. Il n’est pas un expert du contenu, mais maitrise la position basse et a été formé à la pratique du co-développement. Les participants tiennent le rôle soit de « client », soit de « consultant ».
- Le client. Le client apporte un projet pour lequel il a besoin d’éclairages, de conseils, de déblocages, ou une préoccupation. Toute situation qui représente à un instant T une difficulté pour lui.
- Les consultants. A la disposition du client, les autres participants sont, ce jour-là, les consultants. Ils vont pendant la période définie, lui accorder toute leur attention et répondre au contrat tel qu’il aura été élaboré.
A chaque séance, un participant différent devient « client ». Au terme du protocole, chaque participant aura expérimenté le rôle de « client » et celui de « consultant ».
LE CADRE SPATIO-TEMPOREL
Le groupe de co-developpement se réunit dans une salle neutre équipée de paper-board et marqueurs.
Une consultation dure en moyenne 2h00 à 2h30; durée à laquelle il convient de rajouter :
- pour la première séance 45 minutes d’explications et de pose de cadre,
- pour les autres séances 45 minutes de retour sur la consultation précédente.
Le groupe se réunit autant de fois qu’il y a de participants, plus 1 ! Afin que chaque participant soit une fois « client », à son tour. Lors de la dernière séance, l’animateur assure le débriefing de la consultation précédente et facilite la déclusion et le « mise en autonomie » du groupe.
L’inter consultation est définie entre les participants en fonction :
- de leurs agendas et contraintes,
- de leurs enjeux dans les situations apportées.
4 à 6 semaines sont des inter-consultations classiques.
La consultation est structurée en 7 étapes distinctes, elles-mêmes très structurées et cadrées pour un bénéfice maximum et une écologie garantie aux participants.
COMMENT CHOISIR LE CLIENT ?
Chaque « client » bénéficiera de sa consultation. Il appartient à l’animateur de faire procéder au choix du client à chaque séance. Pour mener à bien cette tâche, il conduit un tour de table avec une seule question : « Untel, si tu devais être client aujourd’hui quelle serait la situation sur laquelle tu souhaiterais travailler ? »
L’animateur note au paper le prénom de la personne et une ligne sur sa situation.
Si un participant n’a pas de situation : son prénom est noté et la ligne reste blanche. L’animateur lui reposera la question en fin de tour de table, une situation pourra alors être apparue.
L’animateur s’assure de mettre toutes les situations sur le même paper ou de mettre côte à côte deux feuilles de paper pour que toutes restent visibles de tous les participants.
A la fin du tour de table, l’animateur distribue 3 post-it par participant. Chacun indique sur les post-it un prénom par post-it. Il peut mettre trois fois le même prénom, peut voter pour lui-même…
L’animateur ramasse les post-it et les colle au paper.
Le client est choisi selon 3 critères :
- L’intérêt collectif de sa situation.
- L’urgence émotionnelle du client.
- L’urgence opérationnelle de sa situation.
L’animateur s’assure qu’il n’y a pas de frustration dans la salle. Et il régule en cas de besoin.
Maj du 05.12.2020
Et leurs règles
7 étapes très structurées et structurantes évitent les discussions de « café du commerce ». C’est à ce titre qu’émergera l’intelligence collective. Si nos participants expriment parfois une frustration dans ce contexte (un peu rigide !)… Ils s’accordent sur le fait que la réussite du procédé en dépend !
ETAPE 1 : EXPOSE
Dans cette première étape, le client s’exprime librement sur son sujet, projet, préoccupation. Il se livre et est écouté sans être interrompu ni questionné. Il présente la réalité telle qu’il la perçoit.
Les consultants prennent des notes, et ne manifestent rien : ni expressions de visage, ni onomatopées, ni soupirs ou sourire ! Le temps est intégralement dédié à l’expression sans limite du client.
Ces règles sont rappelées par l’animateur au démarrage de l’exposé ainsi que le temps accordé.
5 minutes avant la fin du temps accordé, l’animateur rappelle qu’il reste 5 minutes. Si le client n’a pas fini, il peut laisser 2 minutes, mais pas plus. En effet, le succès du dispositif tient dans le respect du cadre. Une séance qui dérape déclenche des effets collatéraux chez les participants : la démotivation, par exemple.
Si le client a fini avant la fin du temps règlementaire, l’animateur laisse une minute de silence puis par une question ouverte du métamodèle s’assure que le client a dit tout ce qu’il souhaitait. Il annonce alors la seconde étape qui est la manchette.
Durée de cette phase : 20 minutes.
ETAPE 2 : MANCHETTE
L’animateur annonce les règles de la manchette. Le client dispose de 5 minutes pour :
- Donner un titre à sa situation,
- Donner une image, une métaphore,
- Assurer un résumé sur les éléments clés de la situation en quelques mots.
Les consultants ne parlent pas à la place du client. Il reste maître de sa manchette. Ils ne débattent pas du bien fondé de la manchette. Celle-ci est alors écrite sur le paper-board.
Durée : 5 minutes
ETAPE 3 : CLARIFICATION
Dans cette troisième étape, les consultants vont chercher à comprendre la réalité de leur client en questionnant. Ils disposent de 30 minutes pour cela. L’animateur rappelle les règles suivantes :
- Vous pouvez poser toutes les questions, dès lors que ce ne sont pas des suggestions (questions interro-négatives)
- qu’elles ne mettent pas en cause le client, (exemple : est ce que cela t’est déjà arrivé par le passé ?)
- qu’elles respectent sa vision du monde,
- que les implicites sont limités, (il est impossible de les supprimer)
- qu’elles respectent le rythme du client.
- Le client peut souhaiter noter une question,
- ou ne pas y répondre. Cela lui appartient.
La question « pourquoi… » sera bannie du champs lexical car trop justificative !
Les consultants n’apportent ni avis, ni opinion, ni expérience personnelle, ne font pas de comparaisons. Ils questionnent pour comprendre. Ils ne débattent pas entre eux de la situation du client. Seul le client peut demander une explication sur une question.
Il est essentiel de demander dans cette étape au client ce qu’il a déjà fait pour résoudre le problème s’il apporte un problème. En effet, il nous appartient ici d’identifier les Tentatives de Solutions pour ne pas re proposer des solutions inefficaces. Le repérage des TDS et du thème commun des TDS peut faire l’objet d’une étape spécifique menée par l’animateur si celui-ci est formé à l’approche systémique.
Durée : 45 minutes.
ETAPE 4 : CONTRAT
Dans cette étape, l’animateur fait préciser au client ce qu’il attend des consultants.
- Des avis ?
- Des pistes ?
- Des partages d’expériences ?
- Des mises en gardes ?
L’animateur vérifie alors que tous les consultants ont compris et acceptent le contrat. Si la situation n’est pas claire alors le contrat peut être sur la clarification de la situation. Par ailleurs, il est possible que le contrat soit réaménagé en cours de consultation…
Durée de l’étape : 10 minutes
ETAPE 5 : CONSULTATION
Sur cette étape réside le succès de la démarche !!! Les consultants sont au seul service du client et doivent le garder en tête tout au long de la consultation.
Plusieurs options sont possibles :
- chaque consultant dispose à son tour de plusieurs minutes en face à face avec le client devant les autres.
- les consultants répondent en format brainstorming au contrat du client.
De nouveau, l’animateur rappelle les règles :
- les consultants ne débattent pas entre eux,
- les consultants ne se contredisent pas,
- le client distribue la parole à son rythme,
- le client note toutes les suggestions et commentaires pour pouvoir y réfléchir après.
- les consultants ne rient pas, ne commentent pas les propositions des autres, ne cherchent pas à se convaincre entre eux ou à convaincre le client.
Dans cette étape la diversité des profils, des expériences prend tout son sens.
Durée : 30 minutes
ETAPE 6 : PLAN D’ACTION
Cette étape est souvent escamotée alors qu’elle permet la formalisation des enseignements.
L’animateur rappelle les règles suivantes :
- Le client prend 5 minutes pour relire les suggestions et identifier ce qu’il va retenir.
- Lors de son feedback, il indiquera ce qu’il retient sans dire de qui vient la suggestion, ni pourquoi,
- Il n’indiquera pas non plus pourquoi il ne retient pas les autres propositions.
- Les consultants retiennent de la consultation des pistes opérationnelles pour leur pratique professionnelle.
- Client et consultants font le point sur leur vécu de ce processus.
Durée : 5 minutes, en silence et individuellement.
ETAPE 7 : BILAN
Dans cette phase bilan, le client parle en premier et liste les pistes qu’il retient puis la façon dont il a vécu la consultation. Il peut faire des feedbacks à ses consultants.
Tour à tour, les consultants s’expriment en indiquant ce qu’ils retiennent pour leur pratique et leur vécu de la consultation.
L’animateur parle en dernier et fait des feedbacks sur les différentes étapes si nécessaire.
CLORE UNE SEANCE
La clôture de la séance est courte. L’animateur rappelle que la consultation est finie… Les consultants ne ré-abordent pas le sujet avec le client !!!
Il s’assure de la date de la prochaine séance et clôt la séance du jour.
Si une seconde séance a lieu dans la journée, alors elle démarre directement par le tour de table de choix du client. Dans notre pratique, nous ne recommandons pas cette option.
Maj du 06.12.2020